Kratéro
Aghia Paraskévi
Niki
Macédoine Région de Florina
Costume de Kratéro
Appartenant à Mme Marika Georgopoulos-Caron (Marseille)
Costume d' Aghia Paraskévi

Appartenant à Mr Jean-Alex BENETTO (Marseille)
Costume d' Niki
Appartenant à Mr Jean-Alex BENETTO (Marseille)

C’est dans la partie nord de la région de Florina, sur un plateau entouré de montagnes, que se trouvent les douze villages des "basses terres" : l’un d’entre-eux est Kratero. C’est l' un des endroits les plus pauvres de cette région infertile. Les forêts avoisinantes offraient des ressources tels le bois de construction, le charbon et l'apiculture, mais la population vivait dans la privation et la pauvreté. Un proverbe disait : "même acheter un bouton peut vous priver d'un prochain repas". Les femmes tissaient leur propre tissu de laine et de coton, à partir desquels elles cousaient de simples robes ; celles-ci sont, néanmoins, parmi les plus chic en Grèce.

La chemise de coton blanc était brodée autour de l’ourlet et sur les manches avec des fils de couleur. Sous cette chemise était portée une seconde paire de manches blanches tricotées qui couvraient les avant -bras. Un plastron était ajusté à l’encolure du corsage. Une "ghiourdia", court manteau noir sans manche, le "sigouni" cousu modestement et brodé par des tailleurs de la région, était porté sur le tout. Une large ceinture de deux mètres de tissu laineux était enroulée autour de la taille, ainsi qu’un tablier tissé de rouge et de vert. Ce dernier était garni de broderies noires, de nœuds de soie et de pièces d’argent cousues à ses deux bords inférieurs.

On achetait les modestes mais impressionnants bijoux ornant le corsage et le tablier aux joailliers de Nymphaio. Ces bijoux comprenaient une quantité de chaînes où pendaient des petites pièces de métal ou d’argent, cadeaux de la famille du marié. Le jour du mariage, une femme les présentait à la mariée dans un sac brodé. Chaque membre de la famille épinglait son offrande sur le vêtement de la mariée après que celle-ci eut embrassé sa main et « jeté » par dessus leur épaule son propre cadeau, le plus souvent un tablier pour les femmes, des chaussettes ou une chemise pour les hommes. La belle-mère attachait une chaîne de pièces autour du cou de sa bru, lequel se passait régulièrement de génération en génération.

La chevelure de la mariée était nattée et fermement liée avec un foulard. Une extrémité du foulard pendait dans le dos et était décorée d'une plaquette brodée et de pièces. De longues franges de coton jaune formaient des glands qui atteignaient l’ourlet du chemisier. Les chaussettes étaient faites de fine laine noire et comportaient un motif brodé. A l’exception d’Antartiko, on portait des chaussettes noires dans tous les villages de la région. Dans les villages des "basses terres", on ne portait pas les sandales en peau de porc régulièrement, celles-ci étant considérées comme un luxe.