Costume
de Konitsa
Appartenant
à Mr Jean-Alex BENETTO (Marseille)
Vieille ville épirote de marchés, Konitsa s’est
rendue célèbre, en Epire, par les activités commerciales
de ses habitants. Beaucoup d'entre eux ont émigré, ramenant
à leur retour de l'argent mais aussi un style de vie moderne.
Très tôt, les femmes de Konitsa ont commencé à
remplacer leurs chemisiers traditionnels par de longues robes de style
urbain, mais elles ont conservé le manteau épirote typique
: "sigouni" et "flokates". Elles tissaient leur
propre "Sayaki", mais les coutures et broderies étaient
faites par des "Terzis" faisant partie de la population locale
ou étant appelé à Konitsa avec leurs apprentis
entre le début du printemps et à la fin de l'automne.
Le lourd chemisier originel en coton a été abandonné
au début du siècle dernier à la faveur d'un autre
fait d'un subtil mélange de soie et de coton, orné sur
les bords avec de la soie au crochet habituellement exécutée
par des femmes musulmanes de la région.
Une robe sans manches et un tablier en laine tissée et brodée,
serrée à la taille et à l'ourlet arrondi, était
portée pour plus de chaleur. La jupe externe était cousue
par des couturières avec de la soie orientale "samia",
mais elle pouvait aussi être faite d'un bon tissu en laine ou
en mélange de coton et de soie à rayures, et plus tard
en velours. Le corsage, les poignets et les ourlets étaient également
garnis de bandes de velours.
Le "sigouni" sans manche, avec ses plis multiples derrière,
était cousu et brodé en rouge et or par des tailleurs
locaux, un deuxième "sigouni" appelé "sayaki",
plus fin, était tissé par les femmes elles-mêmes.
Le tablier, d'abord de laine noire garnie de rubans et de franges, a
été remplacé par de la soie et brodée de
fils de soie multicolores. La ceinture en cuir avec son lourd fermoir
en argent a cédé la place à une ceinture délicatement
brodée, attachée avec de délicats filigranes :
"Tsouprakia".
Une ou deux rangées de pièces d'or étaient tout
ce qui ornait le corsage. Les jours froids, les femmes âgées
portaient un "floukata" manteau cousu à partir de tissus
tissés noirs épais, brodés par un tailleur avec
des bandes de feutre rouge et des rubans de soie.
Au lieu du vieux fez brodé, elles attachaient un foulard de soie
sombre ou un foulard de laine avec une bordure au crochet. Les boucles
d'oreille étaient fabriquées à partir de pièces
d'or. Les bas tricotés multicolores ont été remplacés
par des bas de laine noire. Les chaussures rouges "Tsarouchia"
en cuir avec pompon ont été remplacées par de lourdes
chaussures noires à lacets, appelés "kourdelia".
Sigouni : Manteau sans manche de laine noire tissée.
Sayaki : Sous manteau sans manche, plus fin, tissé de laine noire.
Floukata : Manteau sans manche de laine noire tissée (Face interne
couverte de longs fils de laine apparents)
Terzis : Tailleurs