Costume de Yénitsari
Macédoine Région de Naoussa

A ppartenant à Mr Jean-Alex BENETTO (Marseille)

Le costume de "Yénitsari" présenté ici est porté seulement lors du très réputé Carnaval de Naoussa . A cette occasion seuls certains hommes se déguisent et l'on ne trouve que deux types de costumes, celui de "yénitsari" (Janissaire) et celui de "Boulès" (costume de femme) ces deux déguisements sont spécifiques et ont traversé les années sans changement notable. Les "Boulès" ( 2 ou 3 par Carnaval) portent des vêtements assez proches de ceux que portaient anciennement les femmes des villes de Macédoine. Les "Yénitsari" sont plus nombreux et portent un déguisement masculin basé sur le costume national Grec. Celui-ci comporte une "Foustanella" ( jupe courte plissée formée de plusieurs centaines de triangles de tissus assemblés) blanche, une chemise blanche aux manches évasées, sous lesquelles sont enfilées des manchettes de laines, un gilet noir dont les manches ne sont pas enfilées mais fixées sur chaque épaule, un foulard décoré de fleurs porté en guise de ceinture, des collants épais en laine blanche et des chaussures de cuir à pompons appelées "Tsarouchia". Ce qui caractérise le costume est un plastron de pièce de monnaies fixées sur des chaines et recouvrant le devant du gilet et un masque cachant le visage et la tête. Ces deux éléments ont pour rôle de préserver l'anonymat et d'impressionner la foule. Tous les masques sont fabriqués sur un seul modèle et sont caractéristiques de ce Carnaval. Il sont gypse blanc; la blancheur symbolise la paralysie de la nature et de l'Hellénisme (sous l'Empire Ottoman) par opposition aux lèvres peintes en rouge vif qui donnent une touche de vie. De grandes moustaches sont toujours peintes en noir. La pièce portée sur le front ou peinte en jaune sur le masque symbolise aussi la fin de l'oppression. Un grand tissu à carreaux est fixé au masque et recouvre la tête et les épaules. Le plastron de pièces et la foustanella, qui ne sont portés qu'en période de carnaval en Macédoine, comportent une connotation guerrière accentuée par le port d'un sabre.
Ce costume comporte beaucoup de bijoux et de pièces (en dehors de celles du plastron) et on peut penser qu'il y a un lien avec le fait que la tradition dit que pendant la "turcocratie" les " Kleftès" ( résistants ) qui se cachaient derrière les masques rassemblaient de l'argent pour la lutte contre l'occupant.